contexte


Autour de toi des vagues qui crachent leur écume sur le sable immaculé. Autour de toi des gens aux visages familiers qui retracent avec leurs mots des légendes désuètes. Puis à vingt heures, plus un bruit ; juste le murmure des maisons, les bouilloires qui sifflent et les étoiles qui crépitent, reines de cet infini ballet nocturne.
Trop insignifiante, l’île a toujours été abandonnée à elle même. On n’entend jamais son unique syllabe être prononcée au-delà de la mer. Personne ne cherche à hurler le nom et puis, cela ne servirait à rien, les vents l’emporteraient ailleurs, là où personne n’écoute ou ne comprend.
Personne ne comprend. Il n’y a que l’île et ses 35'000 habitants. Que l’île et ses bâtisses qu’on a pris le temps d’imaginer pour qu’elles ressemblent à de beaux monuments. Que l’île et son amour pour les habitants qui l’aiment et la respectent. Seule cette valse immortelle à laquelle s’adonnent habitants et île peut comprendre.
Mais même ici le trouble sèmera ses graines vilipendeuses.

chapitre premier


JANVIER 2018 - Les haies autour des habitations bourgeoises font plus de deux mètres de haut. Les portent du palais, les ruelles de la cour et ses villas alentours ne s’ouvrent plus au grand public. On ne veut pas s’y mêler, au reste, quand on peut l’éviter. Les cercles sociaux se ferment et l’on questionne la politique d’immigration ; faut-il accepter les criminels, ceux qui ne cherchent pas vraiment refuge mais juste un trou où fuir le temps d’une décennie ? Faut-il accepter les âmes qui ne cherchent ni repos ni repentance et se tue à répéter leurs crimes dans une sphère moins spécialisée dans la criminalité ? À quoi rime tout cela ? Les HLM se dressent à une vitesse alarmante dans la nouvelle cité d’Oshioyong.
Où est-elle, notre Reine, notre étoile ?